Le 30 septembre 2022 avait lieu le premier Petit Déj’ Rôle Modèle de l’année scolaire !
Notre invitée, Isabelle Bouffard, Top Partners Marketing Leader chez IBM, nous a partagé son parcours hors du commun. Autodidacte et fière de l’être, elle nous a fait part en toute humilité de ses réussites, ses échecs, sa vision de la carrière au féminin, le tout avec une bonne dose d’humour et une bonne humeur qui la caractérisent !
Une interview menée avec brio par Mathilde Roux, Directrice de projets au sein du groupe NGE.
Isabelle a démarré sa carrière en 1990… en créant sa propre entreprise ! Déjà à l’époque, sa détermination et son travail acharné sont remarqués, alors même qu’elle est autodidacte.
L’école n’était pas vraiment faite pour moi. J’ai décidé d’arrêter après un BAC+2, et pour faire avaler la pilule à mes parents, j’ai dit que j’allais partir 1 an en Angleterre pour apprendre l’anglais. L’été qui précédait mon départ, j’ai travaillé pour économiser un peu d’argent, et c’est là que j’ai rencontré par hasard 2 personnes qui étaient en cours de création d’une entreprise de conseil en gestion.
Isabelle annule son départ pour l’Angleterre et se lance dans l’aventure en tant que directrice commerciale. L’entreprise connaît le succès.
On est passés de 3 personnes dans un salon, à 25 employés dans des jolis locaux. C’était un peu une start-up avant l’heure. On est partis d’une idée, je n’avais rien à perdre, j’étais jeune, je vivais chez ma mère… J’ai appris en marchant, je ne savais pas où je mettais les pieds.
Mais au bout de 6 ans d’une belle aventure formatrice, celle-ci s’arrête brutalement.
Cela a été compliqué de rebondir. Je pensais que le marché n’attendait que moi… Visiblement j’étais la seule à penser ça ! (rires) Mais rapidement, je me suis dit que je devais trouver une industrie où l’on gagne de l’argent. Je suis issue d’un milieu au départ plutôt ouvrier. Mes parents ont pris l’ascenseur social, certes, mais la marche était encore haute.
De fil en aiguille, Isabelle atterrit chez Lotus, à l’époque filiale indépendante d’IBM, intégrée complètement au groupe par la suite. Elle se fait sa place, gravit les échelons.
La personne qui m’a mis le plus de bâtons dans les roues, c’est moi-même. On ne m’a pas aidée, mais on ne m’a pas empêchée. J’ai eu de la chance aussi, peut-être 1%, mais ce n’est pas négligeable. J’ai rencontré les bonnes personnes. Et il y a 6-7 ans, lorsque j’ai senti que je stagnais, j’ai cherché un mentor… et je l’ai trouvé. C’était un homme qui n’avait rien à voir avec moi. Ça m’a aidé à faire des choix. Si j’avais un conseil pour ma fille, ce serait d’ailleurs celui-là : faire des choix, même s’ils ne sont pas bons. Mieux vaut un choix raté plutôt que se laisser porter et se dire que ce n’était pas ça qu’on voulait au final.
Sa plus grande valeur ?
L’intégrité, la confiance. Je pardonne assez facilement, on a tous des défauts, les défauts des uns sont les qualités des autres. On a tous le droit à l’erreur. Mais ce que je ne pardonne pas, c’est le manque d’intégrité.