Le 17 mars 2023 avait lieu une Interview Rôle Modèle pas comme les autres…
Invitée du jour : Marie-Laure Guidi, fondatrice et présidente de Ioda Consulting, société d’expertise comptable aubagnaise, mais également de Business Professional Women Marseille Métropole.
Une interview réalisée par Magali Dauba depuis le club 29.
Une femme entrepreneure
Pour Marie-Laure, la création d’entreprise était un pré-requis. Élevée dans une famille d’entrepreneurs, elle ne se voyait pas faire autrement : « Je suis d’un naturel indépendant, j’aime mener les choses comme je l’entends. »
Elle commence donc sa carrière en tant qu’expert comptable en libéral, seule. Mais rapidement, Marie-Laure a envie de partager. Elle fait alors la rencontre d’une personne qui a les mêmes envies qu’elle, et se dirige petit à petit vers l’innovation. Aujourd’hui, son entreprise regroupe plusieurs associés et une cinquantaine de salariés.
Et qu’en est-il de la mixité et de la parité chez Ioda Consulting ?
« Nous avons plus de femmes que d’hommes par la force des choses car nos métiers (comptabilité, RH,…) sont des métiers plutôt féminins. Nous avons d’ailleurs du mal à recruter des hommes. Il a été difficile aussi d’avoir de la mixité au niveau des associés les premiers temps, mais nous avons travaillé dessus et nous nous sommes grandement améliorés. »
Mais rencontre-t-on des difficultés en tant que femme entrepreneure ? Marie-Laure Guidi explique que pour elle, cela n’a jamais été le cas. Un jour pourtant, elle a une révélation en discutant avec des femmes qui n’ont pas vécu la meme expérience qu’elle.
« J’ai de la chance, et j’en ai pris conscience à ce moment-là. Il m’est donc apparu comme une évidence de mettre des choses en place pour que toutes les femmes puissent connaître la même expérience que moi ; c’est-à-dire que ce soit un non-sujet. »
Une femme engagée
Si Marie-Laure est une femme d’affaire épanouie, elle est également une femme d’action.
« Ce qui me plait c’est de faire du lien entre les choses. Je ne vais pas faire quelque chose qui n’a rien à voir avec mon métier, l’innovation ou mes valeurs. Quand je vois un sujet, une thématique qui est peu ou mal adressée, je me jette dedans pour essayer de faire bouger les choses. »
Depuis 2018, elle a fondé la branche marseillaise de BPW et en est depuis la Présidente.
« BPW, c’est une ONG Américaine à la base qui oeuvre pour le droit des femmes dans le monde du travail. Elle est présente dans une centaine de pays, et est représentée au conseil de l’Europe et à l’ONU. En France, nous disposons d’une fédération à Paris & d’antennes locales. Il n’y avait pas d’antenne marseillaise, et lorsque j’ai rencontré la Présidente de la Fédération Française. j’étais déjà très occupée mais le sujet m’a touché… alors j’ai dit oui. J’ai pris la Présidence avec bonheur en m’entourant des femmes que j’avais autour de moi. »
Sa première action chez BPW Marseille métropole : encourager la mixité.
« Je ne voulais pas d’une association 100% féminine. Mon crédo, c’est la mixité et le bien-être de tous. Je trouvais dommage qu’il y ait des associations qui militent pour la mixité et l’égalité, mais avec 0 homme. »
Mais le souhait de Marie-Laure crée un vent de panique dans les instances parisiennes & internationales.
« C’est une ONG aux statuts américains, qu’on ne peut pas changer comme ça, et les statuts prévoient qu’il n’y ait que des femmes. J’ai donc contourné la règle en créant le statut d’ambassadeur. Il n’est donc pas officiellement possible pour un homme d’être adhérent, mais ils peuvent participer à nos actions et nos réunions quand même. »
BPW dispose de 3 commissions :
- RH compétence : « 2130 too late » (date à laquelle on atteindra l’égalité salariale si on ne fait rien). Champ d’action : rencontrer les étudiants pour les coacher sur l’entretien d’embauche. Partenariats avec écoles & universités.
- Entreprenariat : Événement « Yes, we can pitch ». Champ d’action : former les femmes entrepreneures au pitch. Leur présenter des financeurs bienveillants pour les faire progresser.
- Sociétale : lutter contre le sexisme au travail. « Le sexisme est phénomène difus, pas très bien défini ni encadré. Il est malheureusement très prégnant dans notre région – sexisme, machisme, paternalisme. »
Champ d’action : création d’un label d’entreprises engagées contre le sexisme : « Bye bye sexisme », construit avec Aix-Marseille Université. Ce label libère la parole, crée de l’échange. Mise-en-place d’un programme certifiant avec Aix-Marseille Université, sur 2-3 jours pour comprendre & lutter contre le sexisme.
« Ce qui m’importe c’est l’engagement, je ne fais rien où je n’ai pas d’action. Adhérer à des choses si je suis passive ça ne m’intéresse pas. Même quand je suis Présidente, on a la chance d’avoir autour de nous des personnes impliquées et je ne me mets pas en avant. Ma valeur principale c’est le travail. »
Les Elles à l’Unisson & BPW
Pour Marie-Laure Guidi, les Elles à l’Unisson ont des actions communes :
« On travaille sur le même enjeu, le même sujet, il faut jouer collectif. Le défaut de notre territoire est que tout le monde tire la couverture à soi. Ensemble on va plus vite et plus loin. »
Selon elle, on peut mettre en valeur deux programmes avec des synergies :
- les entreprises engagées contre le sexisme
- un programme de mentorat croisé inter-entreprises : communauté de femmes à potentiel engagées sur notre territoire, qui se connaissent et ont l’habitude de travailler ensemble
3 tendances sur l’avenir du travail des femmes en entreprise selon Marie-Laure Guidi :
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Efficacité, pragmatisme (les femmes font plusieurs choses à la fois)
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Chance (partage de points de vue = richesse pour l’entreprise)
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Compétences (beaucoup de femmes compétentes mais qui ne le font pas savoir)
2 valeurs qui me permettent de réussir :
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Le travail : « On n’a rien sans rien ! »
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L’enthousiasme : « Il faut de l’énergie pour changer les choses. »
1 devise :
« Droit au but ! »